Stadtterrassen

Projet étudiant avec Mina Kabbage et Ivan Malek, Kommunikationsguerilla par Elena Markus, TU München, 2021

L’enseignement Kommunikationsguerilla organisé par Elena Markus propose de poser la question des esthétiques de l’appropriation spatiale. Au travers de plusieurs études de cas notamment la généalogie des mouvements de squats européens dans The city is ours (2014) ou la formation des black-blocs, la pédagogie explore l’Histoire des contre-cultures spatiales et de leurs moyens de transmissions esthétiques.

Le projet des Stadtterrassen est l’aboutissement de cette exploration des luttes spatiales européennes. Il ambitionne de s’inscrire dans une forme de hacking social visant à faciliter la réappropriation des espaces publics. L’état des lieux de l’usage spatial de la ville de Munich par ses habitants est ambivalent. Rare ville peu bombardée durant la Seconde Guerre Mondiale, l’espace urbain est caractérisé par un centre historique principalement piétonnisé et de grandes surfaces de parcs à l’anglaise.

Pour autant, la ville n’a pas échappé au réaménagement de ses boulevards arborés en axes routiers majeurs, accéléré par le développement de la puissante industrie automobile allemande. Largement implantée dans la ville, cette industrie influence largement la morphologie et les politiques spatiales au point que, durant la pandémie de Covid-19, les lobbys automobiles locaux obtiennent de la marie la création de nouvelles places de parking en voirie pour toute place réquisitionnée par les restaurateurs et leurs terrasses.

Fort de ce constat, nous avons décidé d’exploiter les dispositifs disponibles pour reconquérir l’espace public urbain. L’un de ces dispositifs, c’est les Stadtterrassen, sorte de jardin urbain mis à disposition par la ville de Munich à destination des habitants dépourvus d’espaces extérieurs privatifs. L’idée étant que les personnes confinées puissent s’aménager un jardin ou une terrasse au pied de leur immeuble et profiter du grand air sans risques. Pour accompagner son développement, et permettre aux habitants de réinvestir leurs rues, nous avons proposé de simplifier les démarches et d’en faire la promotion.

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