Coteau en vue

Projet étudiant avec Kim Fouqueron + Malo Méchineau, Architecture et paysage de l’hospitalité avec Maëlle Tessier, Ensa Nantes, 2021

Le studio de projet Architecture et paysage de l’hospitalité encadré par Maëlle Tessier s’articule fortement autour de l’enjeu du logement, de sa générosité mais aussi de sa densité dans des environnements urbains mais aussi périphériques et ruraux. L’enseignement invite à partir d’une analyse théorique couplée à de courtes faisabilités puis ouvre à l’exploration des médiums de représentations pour descendre à l’échelle du corps dans le logement.

La ville de Oudon entre Nantes et Ancenis s’insère dans le bassin métropolitain nantais, participant ainsi à la dynamique démographique croissante de la commune. Cette augmentation continue de la population accompagne la construction de nouveaux logements de faible densité le long des principaux axes routiers mais aussi sur les rares terres agricoles à flanc du coteau ligérien.

Ce projet de master 1 réalisé en 2022 se propose de répondre à une OAP (Orientations d’aménagement et de programmation), composante du Plan Local d’Urbanisme de la commune, visant à continuer cette extension des espaces à faible densité sur un ancien champ de vignes. L’objectif dès le départ n’est pas d’empêcher la densification de la commune mais plutôt de s’inscrire dans une densité réelle et enviable, adaptée aux besoins des primo-accédants caractéristiques sur Oudon.

Le programme de 22 logements sur environ les deux tiers de la parcelle s’oppose concrètement à la proposition de 13 logements suggérées dans l’OAP. Ce projet environ deux fois plus dense puise dans les références chères à l’idéal pavillonnaire pour en offrir une réécriture. Sa volumétrie et sa matérialité reprend la sobriété des pavillons mais joue des toitures mono-pentes pour proposer des points de vue sur le paysage.



Cette nouvelle densité doit être finement dessinée pour pouvoir devenir désirable. Le projet se décompose en 22 logements qui par un jeu d’imbrication génèrent des espaces d’intimité et des séquences d’entrée. Les transitions des espaces communs aux espaces intimes sont marquées par une séquence propre au lotissement : la mise à distance du chez-soi par rapport au chez-nous. Différentes typologies sont ainsi proposées par le jeu de logements issus de l’imbrication de deux volumes.

Cette multiplication des volumes est aussi l’occasion d’offrir un espace supplémentaire en rez-de-chaussée adaptable par chacun tantôt en garage, en atelier, en bureau ou en chambre d’amis. Cette générosité spatiale facilite une évolution future du logement en lien avec le parcours résidentiel individuel des habitants.

La structure en brique porteuse et en charpente de bois ouvre les volumes de vie sur les extérieurs. Les murs sont pensés en épaisseur, ménageant des assises et des rangements habillés en bois. Le logement orienté plein sud ouvre la vue sur les promontoires de la Loire. La matérialité des sols permet une continuité intérieur/extérieur accentuant d’autant plus ce lien avec le jardin, central dans la pensée de la maison individuelle.

La mise à distance des regards avec les venelles du quartier est effectuée au moyen d’établis de jardin reprenant le langage architectural du bâti principal. Construits en continuité des murets en limite parcellaire, ils viennent rythmer verticalement et créer une cohérence esthétique le long des ruelles.

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